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Un livre
blanc est un recueil d'informations destiné à un public déterminé pour
l'amener à prendre une décision sur un sujet particulier. Son usage officiel
dans le domaine politique a évolué depuis son apparition dans les années 1920.
Né du besoin d'exprimer les intentions d'un gouvernement dans un contexte
précis, il peut servir à établir une mise au point de portée générale ou à
rechercher un consensus dans un cadre spécifique. Il permet aussi à des institutions
privées ou publiques à but non lucratif comme les ONG de publier un message
officiel sous forme d'état des lieux sur un domaine d'intérêt public. Son
caractère institutionnel s'est modifié avec le temps. Les livres blancs
trouvent aujourd'hui un nouvel emploi dans un contexte non officiel, tel celui
qui a trait aux activités économiques. La communication d'entreprise, par
l'intermédiaire du marketing, des relations publiques et d'internet, tire parti
de l'efficacité de ce nouvel outil de développement commercial interactif.
(Wikepedia)
Les
photos sont reprises de foma, family of man 2007, sous la licence «creative
commons»
http://www.foma.lu/
Livre blanc
Pour le dialogue interculturel
serge
kollwelter Luxembourg octobre 2012






Sommaire
1.
Le programme gouvernemental (extrait) 5
2.
Multi-, inter- et pluriculturel
5
3.
En guise d’introduction
7
4.
Un bref état des lieux 8
5.
Un petit tour par la littérature
12
6.
Origine du livre blanc
14
7.
La méthode
14
8.
Apports au livre blanc
15
8.1.
Karine Bouton
16
8.2.
Jean-Claude Juncker
17
8.3.
Les avancées législatives
18
8.4.
Deux années phares: 2007 et 2008
18
8.5.
Les apports des interlocuteurs
8.5.1
La scolarisation
19
8.5.2.
Les droits (égaux) 19
8.5.3.
Associations et pouvoirs publics
20
8.5.4.
L’accès à la culture, la multitude des cultures
22
8.5.5.
Les attentes par rapport à un Forum des Cultures
24
9.
Des propositions
25
10.
Un
zeste personnel
26
11.
Conclusions
29
12.
Annexes
Annexe 1.
Lettre de mission
30
Annexe 2. Liste des interlocuteurs
31
Annexe 3. Le questionnaire
32
Annexe 4. Relevé de quelques bonnes pratiques
interculturelles
34
Annexe 5. La Charte de la diversité
36
13.
Bibliographie
37
1. Extrait du programme gouvernemental
1. Extrait du programme gouvernemental
Extrait
du programme gouvernemental (Ministère de la Culture) :
«Pour mieux appréhender la diversité
culturelle du Luxembourg et arriver à un vrai échange intégrateur, le Gouvernement
créera un «forum des cultures». Cette plateforme fera se rencontrer les acteurs
des associations et institutions culturelles ainsi que des citoyens étrangers
et luxembourgeois notamment en vue du dialogue interculturel.»
2. Multi-, inter- et pluriculturel
Multiculturel relève du simple constat de la présence de
plusieurs cultures. Encore convient-il de préciser de quelles cultures il
s’agit : nous entendons par là tant les composantes ethniques que sociales des
cultures.
Il faudrait être aveugle et sourd pour ne pas s’apercevoir de la
dimension multiculturelle du Luxembourg.
La multiculturalité se vérifie dans la rue, au travail, pendant les
loisirs, à l’école, etc.
Les différents groupes vivent paisiblement les uns à côté des autres :
ce n’est pas à négliger, c’est un constat positif.
Il n’y a pas de barrières ou de murs infranchissables entre les
groupes présents, des passages de plus en plus nombreux existent, qu’il
s’agisse de mariages mixtes, de brassage scolaire ou d’un jeune Nigérian
représentant le Luxembourg dans un projet de l’Union européenne, mais néanmoins
expulsé le 28 février...
Le parasol d’une économie florissante les recouvre tous, se côtoyant
les yeux dans les yeux ou bien en se tournant le dos : le beau fixe économique
rend superflu (encore) une démarche volontariste, par exemple de type
interculturel. Comment situer dans ce contexte le diagnostic du Premier
ministre le 12 octobre 2005 devant la Chambre des députés : «
On aimerait bien croire ceux qui disent que l’intégration des étrangers dans
notre pays est réussie.Or la réalité est parfois tout à fait différente : ici,
comme ailleurs en Europe, il se forme de véritables sociétés parallèles (...) »
?
Des manifestations illustrent cette multiculturalité : un alignement
de la diversité, un cloisonnement par rapport à l’autre, des tranches bien
séparées issues de telle et telle culture.
Quelques exemples du vécu multiculturel : le football « ethnique »
portugais, évoluant en vase clos, mais cependant depuis peu en pleine évolution
et en phase de passage vers les clubs du mainstream, les
messes catholiques séparées par groupes ethniques se succédant dans un même
lieu de culte, le système scolaire du classique qui est l’apanage des nantis et
le technique qui est une voie de garage pour étrangers, les élections des miss
ethniques (Miss Portugal et Miss Italie du Luxembourg), mais plus de Miss
Luxembourg, ou encore les séjours scolaires à l’étranger à l’abri des
autochtones.
Interculturel relève d’une action, d’une
démarche mettant en jeu les composantes multiculturelles.
L’interculturel nécessite une volonté, une action. La démarche
interculturelle suppose de :
- se décentrer
Jeter sur soi et sur son groupe un regard extérieur. L’objectif est
d’apprendre à objectiver son propre système de références, à s’en distancier
(sans pour autant le récuser) et donc à admettre l’existence d’autres
perspectives.
- se mettre à la place des autres
Développer des capacités empathiques : se mettre à la place des
autres, se projeter dans une autre perspective. Appréhender une culture, c’est
dépasser une vision parcellaire et ne pas la réduire à une énumération de faits
et de caractéristiques culturels, ne pas classer, ne pas généraliser.
- coopérer
Dépasser les préjugés, faire la démarche d’essayer de comprendre
l’autre. Comprendre comment l’autre perçoit la réalité et comment l’autre me
perçoit.
Apprendre à décoder correctement les messages émis. Pour cela, il est
nécessaire de connaître un certain nombre de données quant à la grille de
comportement de son interlocuteur.
Quid de l’interculturel au Luxembourg de nos jours, de l’interculturel
entre les 500 000 résidents, les 150 000 frontaliers et leurs familles, en tout
près d’un million de personnes ?
Pluriculturel constitue la résultante provisoire
et transitoire de la démarche interculturelle. La société de demain ouverte et
solidaire est différente de la société multiculturelle, le passage par
l’interculturel l’aura changée profondément.
L’interculturalité mettrait en route une dynamique à l’issue
incertaine, un éventuel réajustement des rapports de force, une mise en
question des mécanismes de consultation, bref, un véritable coup de jeune de la
démocratie.
Sources
principales:
Camilleri,
Carmel, et Cohen-Emerique, Margalit. Choc des cultures: concepts et
enjeux de l’interculturel, L’Harmattan, Paris, 1989
Sen,
Amartya. Identité et violence, Odile Jacob, Paris,
2006
in
Forum 274, Mars 2008
3.
En guise d’introduction
A la sortie de plusieurs décennies de célébration de la
multiculturalité, les grandes et petites messes sont à ce point devenues banales que l’on peut se demander si ce
constat de diversité plus ou moins figée n’arrange pas tout le monde ou
presque. La multiculturalité ne remet pas en question les pouvoirs des uns sur
les autres, la segmentation et les inégalités sociales.
Malgré mon optimisme, je ne crois pas que c’est demain la veille
qu’aura lieu la mise en cause de pareille démarche dépassant les colloques,
conférences et autres manifestations. Peut-être qu’après-demain seulement, nous
serons mûrs pour construire une société adulte dépassant la ségrégation light
et revenant au suffrage universel…
L’initiative des jeunes des partis politiques, « Refresh democracy »,
est prometteuse à cet égard. La nouvelle génération sera-t-elle prête à
partager le pouvoir ?
C’est ici que fait irruption le programme gouvernemental de 2009 cité
en exergue. Ce n’est guère le présent livre blanc qui déclenchera per se quoi
que se soit, c’est une dose de volonté politique transversale qui sera simplement
(et massivement) nécessaire.
Nous allons faire un petit tour à travers la littérature en la
question pour en venir aux consultations et finalement à quelques propositions
pour évoquer en annexe quelques bonnes pratiques .
Un bref état des lieux
Un bref état des lieux
Un
pays en pleine mutation dans un monde en mouvement
Des changements d’ordre démographique, économique, social et
culturel ont profondément modifié, voire bouleversé la réalité du Luxembourg
ces dernières décennies. Si la proportion d’étrangers sur le territoire a
toujours été très importante au siècle dernier, la nature même de l’immigration
a changé. La part des frontaliers dans la population active, l’arrivée de
travailleurs n’envisageant pas une installation définitive ou au moins
prolongée, la faible proportion de nationaux dans le monde du travail privé,
l’absence de participation des étrangers aux structures décisionnelles du pays…
sont autant d’éléments qui méritent qu’on prenne la peine d’analyser les
mutations qu’ a connues et que va continuer de connaître le Luxembourg, afin
d’en tirer des conclusions pour l’action.
Les réflexes de peur provoquant des tendances au repli
identitaire, pouvant toucher les Luxembourgeois mais risquant également de
conduire les autres vers des dérives communautaristes sont des signaux
inquiétants qu’il est urgent de prendre en compte. « Tant la pratique de
la culture que le contact avec les différentes expressions de l’activité
culturelle ou encore la rencontre avec d’autres réalités culturelles que celles
de notre pays peuvent contribuer à lutter contre toutes sortes de fanatismes et
créer un réseau de solidarité », pouvait-on lire dans le Programme
Gouvernemental d’août 2004. Il apparaît pourtant, que malgré cette constatation
empreinte de bon sens et pleine de bonnes intentions, les crispations
nationales-chauvines, les difficultés d’intégration, la persistance d’une
coexistence –encore – pacifique entre les communautés ethniques ou
linguistiques, les groupes sociaux, les générations… au lieu d’une véritable
cohésion sociale, témoignent du chemin qui reste à parcourir pour faire d’un
puzzle une mosaïque, d’un conglomérat une entité, d’une « communauté
conjoncturelle », une communauté de destin.
Si la société luxembourgeoise, dans sa diversité et sa
complexité, n’avait que le haut niveau de son PIB comme ciment unificateur,
qu’en resterait-il après une sévère tempête économique ?
Si la
réflexion sur l’identité luxembourgeoise était confisquée par les tenants d’un
nationalisme ou d’un chauvinisme aussi désuet que dangereux, si les clivages
sociaux continuaient d’exclure ou de marginaliser plus encore que les clivages
nationaux, si la politique culturelle restait cloisonnée, confinée à une
politique sectorielle s’occupant des « arts et lettres » et réservée
le plus souvent à des élites… que resterait-il de ce fameux « réseau de
solidarité » évoqué en 2004 ?
Sauf à
se bercer de l’illusion d’un Grand-Duché – forteresse, épargné par les effets
d’un nouveau paradigme, étanche
aux questions souvent conflictuelles qui ébranlent le monde, il importe
de ne plus détacher la politique culturelle de l’observation des réalités
nationales et internationales et de lui conférer un rôle nouveau, central et
déterminant.
La culture :
outil d’une citoyenneté active
Il convient de placer la culture au cœur de la société, en en
faisant l’âme de notre démocratie.
Ce qui signifie que :
- la culture doit être « décloisonnée » : il faut l’ouvrir –
et avec elle la politique culturelle – aux autres domaines de l’agir humain et
la faire interagir avec ces domaines ;
- l’action culturelle a une dimension éthique qui lui est
essentielle ;
- il faut s’efforcer de substituer à la passivité de la
consommation la créativité de l’individu et sa participation à la vie en
société ;
- «
toute politique culturelle a pour objectif fondamental de reconnaître à l’homme
le droit d’être auteur de modes de vie et de pratiques sociales qui aient
signification » (Déclaration d’Arc-et-Senans, 1972) ;
- il importe de promouvoir une diversité d’expressions
culturelles fondée sur un pluralisme social.
Or, ces objectifs sont aujourd’hui d’autant plus difficiles à
atteindre que d’une part ils ne sont pas reconnus comme une priorité de
l’action culturelle et que d’autre part de nombreux obstacles, tenant autant à
des réalités structurelles qu’à des blocages psychologiques, empêchent leur réalisation.
Ainsi, les statistiques montrent qu’une grande partie de la
population du Luxembourg n’est pas ou peu concernée par la politique culturelle
(à titre d’exemple, environ 7% à 10% d’analphabètes au Luxembourg, en 2006, 20%
des enfants (étude PIRLS) ont affirmé ne jamais ouvrir un livre pour le
plaisir, le taux de participation à des manifestations culturelles est estimé
entre 3% et 5% seulement, le taux de fréquentation de la population aux
manifestations culturelles est lié au niveau d’études, lui même lié directement
à l’origine sociale et au travail exercé.
Extrait de: Manifeste pour un
pacte culturel
La
société luxembourgeoise a fortement évolué du point de vue de sa population
résidente et active, passant de 364 600 habitants en 1981 à 512 029 en 2011, la
part des étrangers passant de 26, 3
à 43 %.
Les
actifs non résidents, appelés communément Frontaliers, sont passés dans la même
période de 10 000 à 155 000 personnes et assurant 44% des emplois.
Au
sein de population résidente la part des non - luxembourgeois s’est largement
diversifiée, même si les Portugais constituent toujours le plus grand nombre
avec 90 000 citoyens, ils sont passés de 30 à 37 % de la population étrangère,
celle-ci étant composée de citoyens venant de quelques 150 pays différents.
Les
pyramides des âges des autochtones et des allochtones superposées montrent que
la part des premiers est largement prépondérante parmi les 60 ans et plus,
celle des autres parfois à égal à celle des Luxembourgeois dans les classes
d’âge allant jusqu’à 60 ans, jeunes et actifs donc. La situation de la ville de
Luxembourg illustre ces derniers propos. (Graphe A page 10)
Un
rapide regard sur l’emploi par secteur et par nationalité révèle que certains
emplois (secteur public et assimilé) sont l’apanage des autochtones, les
emplois moins bien rémunérés et socialement moins considérés sont
essentiellement occupés par des résidents étrangers.
Paul
Zahlen se réfère à Fernand Fehlen et à Isabelle Pigeron - Piroth pour constater
«Les Luxembourgeois (sont) situés majoritairement en haut de la distribution
des salaires, les Portugais en bas de cette distribution». (Graphe B, page 10)
Maintes
études tant nationales qu’internationales soulignent les blocages existant dans
le système scolaire luxembourgeois pour permettre l’éclosion des talents des
non - nationaux et des jeunes issus des classes sociales moins favorisées.
Lors
du scrutin national de 2009 on a noté que 45,3 % de la population résidente,
les Luxembourgeois de plus de 18 ans, ont été appelés aux urnes.
Les
chiffres et pourcentages cités proviennent du STATEC.
Dans
la perspective du vivre ensemble et du dialogue interculturel, il y a d’autres
éléments à évoquer.
Citons
Paul Zahlen qui se base sur European Value Study de 2008: «Les différences entre nationalités cachent
souvent le fait que les divergences de perception de la vie sont également (et
souvent plus largement) liées au statut socio-économique.
Par exemple: la confiance dans les autres
augmente avec le niveau d’éducation que ce soit pour les Luxembourgeois et pour
les étrangers» (Graphe C, page 11)
L’étude
de l’Université sur la jeunesse relève qu’une partie des jeunes a une attitude
positive par rapport à l’immigration et à une société culturellement hétér

ogène, mais aussi une forte minorité, à ne
pas négliger, avec une attitude ambivalente, voir négative: davantage marquée
auprès de jeunes, qui estiment avoir moins de chances dans la concurrence pour
emplois, bien être et reconnaissance par la société. (Document D, page 11)



Graphe
A:
Graphe
B:

Graphe C:



5. Un petit tour par la littérature
La
question de la diversité culturelle est considérée par certains auteurs comme
une manoeuvre de diversion pour éluder les questions d’égalité. Comme j’en ai
fait état dans le questionnaire, il convient de s’y attarder quelques instants.
Les arguments de Walter Benn Michaels, Réjane Senac, François Crépeau et
Olivier Masclet apportent quelques éclairages à ce sujet.
Walter
Benn Michaels, La diversité contre l'égalité
À la télévision comme dans les entreprises, au Parti
socialiste comme à l'Élysée, à Sciences Po comme à l'armée résonne un nouveau
mot d'ordre : Vive la diversité ! Avec l'élection de Barack Obama, le
bruissement s'est changé en clameur. Désormais, chacun devrait se mobiliser
pour que les femmes et les « minorités visibles » occupent la place
qui leur revient au sein des élites. Mais une société dont les classes
dirigeantes reflètent la diversité a-t-elle vraiment progressé sur le chemin de
la justice sociale ?
Dans ce livre, (..) Michaels pose la question de savoir si
une société dont les classes dirigeantes reflètent la diversité a vraiment
progressé sur le chemin de la justice sociale. Et il répond par la négative,
expliquant que la promotion incessante de la diversité et la célébration des
« identités culturelles » permettent au mieux, selon lui, de
diversifier la couleur de peau et le sexe des maîtres. Sans remettre en cause
la domination qui traverse toutes les autres : celle des riches sur les
pauvres. Wikepedia
Michaels nous alerte : ” La “diversité” n’est
pas un moyen d’instaurer l’égalité, mais une méthode de gestion de l’inégalité.
Walter Benn Michaels est professeur de littérature à l'université de
l'Illinois à Chicago.
Réjane
Senac, L'invention de la diversité
«
Liberté, égalité, diversité » : les fondements de la République française
doivent-ils être reconsidérés au nom de la modernité ? Au-delà de sa dimension
apparemment consensuelle, la diversité interroge les tensions entre politique
d'égalité et politique de l'identité, république indivisible et société de la
reconnaissance. Entre universalisme et multiculturalisme, s'agit-il d'un
nouveau paradigme occultant ou repensant les rapports de pouvoir et la question
ethno-raciale ?
Ce
livre répond à ce questionnement en se fondant sur une lecture critique des
rapports institutionnels, des accords collectifs, des chartes et des
déclarations sur la diversité. Il s'appuie également sur une enquête
qualitative auprès de plus de cent soixante responsables de différents champs
de l'espace public - politique, institutionnel, professionnel, syndical,
associatif, religieux et universitaire.
À
l'issue de cette recherche, l'invention de la diversité peut être qualifiée de
politique parce qu'elle incarne non seulement l'avènement d'un sujet légitime
de politique publique, mais aussi et avant tout celui d'un principe de justice.
À l'instar de la promotion de la parité, celle de la diversité contribue en
effet à conditionner le principe d'égalité à son utilité au nom d'un
libéralisme vertueux. Sacrifier l'égalité à la valorisation de la différence ne
revient-il pas, en définitive, à rendre politiquement correcte une forme larvée
de sexisme et de racisme « bienveillants » ?
(4ème
de couverture)
François
Crépeau Le Multiculturalisme, un acte politique,
L’apprentissage
du «savoir vivre en commun».
Elle
(la gestion de la diversité) s’appuie sur la forte armature qui légitime
l’action publique dans les Etats contemporains, soit le triptyque fondamental
de la protection des droits de l’homme (pour tous, y compris les plus
marginalisés), de l’Etat de droit (l’accès à des recours utiles), et de la démocratie
(avoir une voix).
François
Crépeau , professeur de droit international à l’Université McGill de Montréal.
Extrait de «Le Multiculturalisme, un acte politique» in l’Atlas des minorités,
Le Monde-La vie , 2012
Olivier
Masclet, Sociologie de la diversité et des
discriminations,
«Depuis
le milieu des années 2000, le concept de « diversité » a envahi
l’espace public. Dès lors, une sociologie de la « diversité » était
fortement attendue, ne serait-ce que pour offrir une autre perspective que
celle qui est présentée par la sphère médiatico-politique : dans ce cadre,
la tendance à se positionner pour ou contre est forte ; les effets
d’annonce se multiplient où les procédés rhétoriques nourrissant la confusion
sont légions.
L’un
des grands mérites de l’ouvrage d’Olivier Masclet est de tracer l’historique de
cette notion de diversité, d’analyser les différents champs où elle est
invoquée et ainsi de clarifier le débat. (..) Il est clair que les
problématiques qui se sont nouées autour de la diversité ont permis une plus
grande reconnaissance du combat à mener contre les discriminations. Pour
autant, le droit français avait admis l’importance des discriminations en 2001,
indépendamment de la « pression » organisée postérieurement autour de
la diversité. Par ailleurs, selon Olivier Masclet lui-même, les politiques qui
se fondent sur la diversité ne réduisent qu’à la marge les discriminations
ethniques et, circonstance aggravante, elles ne permettent pas de lutter
efficacement contre les inégalités sociales. Au fond, la diversité peut être
perçue comme un « nom de code », suffisamment flou pour englober des
pratiques très éloignées, qui se donnent pour objectif de faire exister les
différences dans l’espace public. Alors qu’il est très souvent question de
l’âge, du sexe ou encore du handicap, en même temps que l’origine ethnique,
lorsqu’on parle de favoriser la diversité, l’auteur réalise une première et
salutaire sélection : sa « diversité » correspond à celle qui
est amenée par les populations issues de l’immigration. Par exemple, nous
savons que les entreprises qui revendiquent réaliser des efforts en matière de
diversité englobent les résultats obtenus sur tous les facteurs de
discrimination, alors même que l’opinion publique entend d’abord (voire seulement ?)
que les discriminations ethniques se seraient estompées. Un jeu de dupe s’est
mis en place dans lequel ce petit livre, extrêmement bien documenté, ne tombe
jamais puisqu’il se concentre sur l’aspect « ethnique » de la
problématique.(..) Le troisième chapitre porte sur les usages de la diversité
au niveau des grandes entreprises et des grandes écoles. Il est vrai que le
monde économique est le premier à s’approprier cette question, notamment par le
biais des travaux de l’Institut Montaigne qui sont directement à l’origine de
la charte de la diversité. Si cette dernière permet sans aucun doute de
sensibiliser les chefs d’entreprise – en même temps que l’opinion publique – à
la nécessité de lutter contre les discriminations, elle apparaît aujourd’hui
davantage comme une arme de communication plutôt qu’une avancée réelle. En
grande partie parce qu’elle ne possède pas de volet coercitif, devenant une
sorte de « diversité sans droit ». (..) » Eric
Keslassy, « Olivier Masclet, Sociologie de la
diversité et des discriminations », Lectures [En
ligne], Les comptes rendus, 2012, mis en ligne le 23 juin 2012, consulté le 12
août 2012. URL : http://lectures.revues.org/8767
6. Origine du livre blanc
6. Origine du livre blanc
A
partir du programme gouvernemental, j’ai obtenu de la part de la Ministre de la
Culture mandat de présenter un livre blanc sur le dialogue interculturel.
(Annexe 1, page 30)
Je
m’attendais à pouvoir tabler sur les conclusions de l’année européenne du
dialogue interculturel (AEDIC). Ce texte, que j’ai eu après de longues semaines
d’attente. alors qu’il est censé dater de l’(immédiat) après AEDIC reprend les
activités de cette année (dans laquelle j’étais aussi impliqué), mais reste
muet pour ce qui est de véritables conclusions ou perspectives.
7. La méthode
J’ai
envoyé un questionnaire à 122
personnes , 26 y ont répondu par écrit, 27 m’ont accordé un entretien, 12
entrevues n’ont pu se faire malgré l’intérêt manifesté par les personnes, 2
personnes se sont excusées, sur les personnes sollicitées plus de la moitié a réagi.
A
noter que de la part des partis politiques, seuls ADR et Déi Greng ont
participé. Pour ce qui est des Ministères, pas de réaction de la part du
Ministère de la Famille et de l’Intégration.
Je remercie toutes celles et tous ceux qui
ont participé, leurs apports sont essentiels.
Pour ce qui est du résultat, à savoir le
présent texte, même s’il n’a pu se faire que grâce à ce que les uns et les
autres m’ont fourni, j’en assume seul la responsabilité.
Un
relevé des personnes ayant réagi en Annexe 2, page 31
Copie
du questionnaire en Annexe 3, page 32
8. Les apports au livre blanc
8.1.
Karine Bouton
8.2.
Jean-Claude Juncker
8.3.
Les avancées législatives
8.4.
Deux années phares: 2007 et 2008
8.5.
Les apports des interlocuteurs
8.5.1
La sc
olarisation

8.5.2.
Les droits (égaux)
8.5.3.
Associations et pouvoirs publics
8.5.4.
L’accès à la culture, la multitude des cultures
8.5.5.
Les attentes par rapport à un Forum des Cultures
8. Les apports au livre blanc
8.1. La contribution de Karin Bouton:
«Mon sentiment est ici qu’intervient de façon centrale la notion
d’accueil. On ne peut substituer ou intégrer mécaniquement de nouveaux éléments
culturels. Ces derniers ont besoin d‘être associés à un affect collectif auquel
nous pouvons nous unir. C’est ce partage de sens qui permet une appropriation
et cette notion d’accueil me semble primordiale au sein d’un processus qui rend
possible une véritable mixité.
On ne peut inculquer ces expériences, demander que se transforme, se
déploie, ce qui est culturel en nous par la simple énonciation de nouveaux
principes. L’interculturalité naît d’une appropriation libre. Elle glane sur un
parcours ces pierres de sens qui l’enrichissent. D’ailleurs, réalisée
naturellement, l’appropriation peut engendrer un plaisir profond, prendre la
forme d’une émancipation. Ce processus trouve en outre son ancrage dans une
reconnaissance mutuelle, dans une intervalorisation des appartenances qui
reconnaît les richesses mutuelles et autorise ainsi une mixité symboliquement
positive, par laquelle peut naître ce sentiment de faire partie d’une grande
famille célébrée dans sa complexité et sa richesse, où chaque membre se
reconnaît en tant que tel.
En outre l’interculturalité nécessite le temps long du processus. Si
le multiculturel est une somme, l’interculturel est une multiplication. Ma
table n’est pas devenue interculturelle le jour où mon amie chinoise y a déposé
des nouilles sautées, ma cuisine est devenue interculturelle lorsque j’ai
disposé des outils et ingrédients me permettant d’intégrer ces plats aux menus
quotidiens, le jour où ces ingrédients et techniques me sont devenus familiers
tout en étant à ma portée.
(..)
Les moyens
1. Réseaux
En termes de moyens, je pense que le travail en réseau est primordial.
Même dans un pays qui jouit d’une présence multiculturelle abondante, le
contact avec la complexité d’une offre culturelle, la création contemporaine et
avant-gardiste, se perd. On devient vite esclave d’une offre locale. Des
réseaux à l’étrangers permettent au contraire des synergies entre l’offre locale
et l’offre internationale, de puiser dans l’excellence en évitant les
raccourcis.
2. Diversité
des acteurs
Dans la préparation d’un projet, il convient d’ouvrir les discussions
au plus grand nombre d’acteurs possibles, à des profils différents, pour éviter
les oppositions frontales, sortir du risque de la dichotomie. En effet, il est
souvent difficile de travailler, d’avancer, avec les stéréotypes en présence.
Ces derniers sont partout et notamment au sein de notre équipe de travail, des
partenaires, du public et même et surtout en nous ! Un dialogue mettant en
présence des partenaires aux profils variés peut permettre que les peurs
réciproques n’entravent pas les discussions et que la connaissance par de
nouvelles expériences soit valorisée dans cet élan collectif, mettant en
arrière plan les stéréotypes et craintes individuelles au profit d’un engagement
collégial et l’ouverture à une multiplicité de points de vue.
3. Feedback
La conclusion d’un projet relève de la même importance. Il est
primordial de toujours demander un retour d’expérience, ne pas présumer de ce
qui s’est passé.
Forum des cultures
Un Forum des cultures pourrait à mon sens se matérialiser en un lieu
d’excellence (l’interculturalité ne doit pas être associée à une activité de
second ordre) couvrant un large spectre d’intérêts et accueillant exclusivement
des projets collaboratifs, dont l’itinérance pourrait aussi permettre de
toucher diverses générations, couches sociales…
Ce Forum pourrait proposer des activités centrées sur l’action plutôt
que sur la concertation, la seconde appartenant spontanément à la première,
permettant de dépasser contraintes artificielles et évidences normatives. Ce
lieu pourrait se concentrer sur l’expérimentation, la découverte, pour devenir
la référence dans la cité d’un lieu où se déploient des expériences novatrices,
relevant d’ailleurs bien plus souvent que l’on ne croit de l’acquired taste.
Il serait,
dans le même ordre d’idées, nécessaire de mettre en œuvre des actions par
lesquelles se poursuivent les dialogues initiés : oser approfondir,
multiplier, ajouter de nouvelles dimensions aux projets existants.
Apport envisageable
: identification d’acteurs, de partenaires….
Enjeu
Pour moi il est clair que le véritable enjeu au Luxembourg, comme dans
toute société multiculturelle, est celui de l’engagement pour l’égalité. C’est
à ce prix (et je parle sciemment de prix) qu’adviendra une société
interculturelle. La diversité est une première étape, celle qui consiste à
prendre conscience de ce caractère inéluctable et ô combien heureux de nos sociétés.
Mais l’enjeu est à mon sens véritablement celui de l’égalité.
Cette égalité se construit sans aucun doute à l’école, moment idéal
pour infléchir nos perspectives ethnocentriques. Cet apprentissage est
primordial. Les compétences interculturelles devraient faire partie du cursus
scolaire, mais aussi faire l’objet d’un relai auprès de parents. Il s’agirait
de mettre ces derniers en condition de reconnaître le caractère arbitraire des
normes et de prôner la tolérance à l’ambigüité, à la pluralité.»
« Que chacun dise franchement ce qu’il a à dire ; la
vérité naîtra de ces sincérités convergentes. »
Marc Bloch
8.2. Jean-Claude Juncker
Comme (trop) souvent nous donnons la parole
au chef du gouvernement Monsieur Jean - Claude Juncker qui évoque le risque des
sociétés parallèles lors du débat sur l’Etat de la Nation le 12 octobre 2005:
«An
déi Debatt an an hir Verlängerung mussen eis Iwwerleeungen iwwer eist Matenee
mat deenen déi net Lëtzebuerger sinn afléissen.
Déi
déi soen d'Integratioun vun den Auslänner hei am Land wier reusséiert soen
eppes wat mer alleguer zesumme gäre gleewen. D'Wierklechkeet ass awer heiandsdo
ganz anescht: et bilde sech heiheem, wéi am Rescht vun Europa, regelrecht
Parallel-Gesellschaften. Mir brauchen en neit Immigratiounsgesetz dat dat vun
1972 ersetzt an e revidéiert, méi voluntaristescht Integratiounskonzept
viraussetzt. D'Diskussioun heiriwwer, och d'Diskussioun iwwer eis Sprooch an
eise Sproochesystem, fänken an dësem Wanter un a sollen am nächste Wanter ofgeschloss
ginn. De Justizminister wäert am spéide Fréijor vum nächste Joer e Gesetzprojet
iwwer d'duebel Nationalitéit virleeën, d'Edukatiounsministesch wäert d'Debatt
iwwer eis Sprooch op der Regierungssäit begleeden.»
8.3. Les avancées législatives
8.3. Les avancées législatives
Nous
aurons l’occasion de constater ce qu’il est advenu des annonces et mesures
devant agir contre le risque des sociétés parallèles. 7 ans après ce discours,
la mise ne peut se réduire à un livre blanc!
En
effet, des choses se sont passées, nous avons hérité d’une loi d’intégration
datée du 16 décembre 2008. A-t-elle induit une politique volontariste? Si l’on
prend les volets participatifs y contenus, à savoir les structures consultatives
nationale et communales, la première n’est opérationnelle que depuis le mois de
septembre 2012 et les deuxièmes,
quoique obligatoires, n’ont pas encore été instaurées dans un quart des
municipalités.
La
double nationalité a été introduite par la loi du 23 octobre 2008, il est
question de l’amender, en espérant qu’il s’agira de gommer les restrictions et
exigences poussées y contenues.
Entretemps
cette législation produit de nombreux néo - luxembourgeois.
La
loi du 17 février 2009 a introduit le congé linguistique
Le
législateur a structuré et facilité les démarches administratives aussi bien
des citoyens de l’Union que des ressortissants de pays tiers (Loi du 29 août
2008 portant sur la libre circulation des personnes et l’immigration).
8.4. Deux années phares: 2007 et 2008:
Culture et Interculture
Depuis
le discours du Premier Ministre de 2005 nous avons vu passer en 2007
«Luxembourg et Grande Région, capitale européenne de la culture».
Le
présent document ne va pas s’attarder sur le bilan de cette année culturelle,
si ce n’est pour faire état d’un petit regret. Pour renforcer le volet Grande
Région et le sentiment d’appartenance d’un côté de la frontière et des autres,
on aurait pu rendre obligatoire que tout projet co-financé ait obligatoirement
au moins un partenaire d’une autre partie territoriale.
2008
était l’Année européenne du dialogue interculturel (AEDIC) (eh oui!)
Selon le rapport final de AEDIC, cette année
- a mené à des formations pour agents publics à l’INAP
- a connu une fête (unique) des frontaliers
- a mis en place une bourse aux talents, reprise depuis
lors par la CGJL
Citons la dernière phrase du rapport final:
« L’AEDIC aura donc au mieux permis de donner des
coups de projecteur espacés au dialogue interculturel, en attendant la reprise
d’une stratégie plus holistique»
8.5. Les apports des interlocuteurs
8.5.1. La scolarisation
Le
volet le plus souvent évoqué par mes interlocuteurs est celui de la scolarisation. Presque tous ont
regretté la séparation à 12 ans des enfants qui ont passé ensemble leur
scolarité primaire vers des filières séparées et peu perméables si ce n’est «du
haut vers le bas». Ce n’est pas tellement le volet pédagogique de cette
séparation (ou d’une alternative type tronc commun) qui leur posait question,
mais le fait que jeunes d’origines sociales et ethniques étaient amputés
d’expériences sociales et culturelles communes à un âge décisif pour la
formation de leur personnalité, de leurs goûts, de leur aptitude d’ouverture
vers d’autres (cultures), etc. Comme le formulait un interlocuteur:
«l’orientation vers le classique ou le technique ne relève pas de la sélection
naturelle». D’autres à souligner le potentiel que peut constituer le PRS (Plan
de réussite scolaire) qui peut englober des acteurs extra-scolaires du
quartier.
La
dimension Grande - Région ne pourrait-elle avoir une répercussion au plan
scolaire par des rencontres entre classes, des jumelages entre écoles et
lycées, etc?
Le
vécu culturel (mixité sociale et pratiques culturelles tant actives que
passives) doivent avoir une place de choix dès avant la scolarisation
proprement dite, notamment aussi dans les maisons relais.
Les
efforts en direction des élèves les moins favorisés qui se retrouvent dans
l’enseignement préparatoire sont à souligner ( Traffo, Ateliers des Cultures).
Amener ces jeunes à faire de la culture est un pont vers leurs parents, souvent
éloignés du monde culturel. Le crédit d’investissement culturel de la société
dans ces jeunes doit être augmenté: à partir de 16 ans ils n’auront plus droit
à des «allocations scolaires», ayant quitté l’institution scolaire. Certains
établissements scolaires regroupant ES, EST et préparatoire proposent des
activités para scolaires à tous les élèves, sans distinction de filière.
Les
écoles européennes et internationales sont - elles exemptes de l’intégration,
se satisfait - on de leur approche «élitiste et à part» (un interlocuteur) ?
8.5.2. Les droits (égaux)
Un
véritable échange ne saurait se faire que sur la base de droits égaux, sans
oublier dans ce contexte les frontaliers, non seulement acteurs économiques
mais aussi sujets culturels. Dans ce contexte ne sont pas seulement évoqués les
droits formels, comme le droit de vote, mais encore une incitation à la
participation citoyenne dans des comités de quartier, des comités d’école, les
comités de parents des maisons relais, etc. En fait il s’agirait contrairement
ou en complément aux structures consultatives officielles (CNE, CCI) d’une
approche bottom-up. Reste le constat que les possibilités de participation
politique ou dans les instances du patronat par exemple ne sont (encore) que
modestement utilisées par des citoyens étrangers : « Pas besoin de s’en mêler,
cela fonctionne, cela fonctionne ici beaucoup mieux que chez eux». De
nombreux interlocuteurs ont
souligné l’absence des frontaliers mêmes dans le débat de société. Il y a bien
un Ministère de la Grande Région, mais pas de compétences définies au sein du
gouvernement pour les concernés. D’aucuns ont préconisé la création d’un Commissariat
du gouvernement aux frontaliers, à l’instar du Commissariat du gouvernement aux
étrangers, prédécesseur de l’OLAI actuel.
8.5.3. Associations et pouvoirs publics
On
se plait à évoquer le rôle des associations,
appelé par d’aucuns mouvement associatif. Il y va de toutes associations.
Lorsqu’un
des interlocuteurs estime qu’il ne faut pas trop se fier aux associations, la
moitié d’entre elles étant mortes, il exagère sans doute. Reste que nous ne
disposons pas d’éléments fiables sur les associations, si ce n’est leurs dépôts
de documents au Registre du Commerce et des Sociétés. Les associations peuvent
- elles être des acteurs du dialogue interculturel, si elles sont semi -
ouvertes, cloisonnées par nationalité, handicapées pour surmonter les barrières
linguistiques, etc ? Sont -elles adaptées, font -elles l’effort de s’adapter à
de nouveaux publics, aux jeunes générations? Sont -elles soutenues, si oui par
qui?
L’année
du bénévolat a laissé un amer souvenir d’inachevé auprès d’un responsable d’une
grosse structure associative.
Les
associations (d’étrangers) sont de plus en plus sollicitées pour donner des
couleurs à des fêtes locales, à élargir l’offre culinaire de celles- ci.
Sont-elles impliquées pour autant dans l’organisation et l’évaluation? La diversité
des stands révèle, comme dans la société civile en général, un côte-à-côte
amical et paisible, mais ne débouche que peu sur un «faire ensemble», un
partage.
«
Il faudrait promouvoir des projets plus ambitieux qu’une cuisine du monde»
D’autre
part certaines fêtes traditionnelles, souvent promues par des associations luxembourgeoises
se déroulent comme toujours, pour le nouveau venu elles restent souvent impénétrables.
L’argument vaut aussi pour des célébrations de la S Joao ou de la S Antonio,
côté lusophone.
L’aspect
communautaire est inhérent à la plupart des associations, quelque soit leur
origine ou composantes. Il n’ y a rien de mal. On doit cependant pouvoir se
poser la question comment amener davantage les unes et les autres à ouvrir
portes et fenêtres.
«
Aller à la rencontre de l’Autre, demande courage, volonté et patience, il faut
oser (sech trauen)» note un interlocuteur dans le contexte associatif.
Jalouses
à juste titre de leur autonomie, les associations n’aiment pas que des tiers
s’en mêlent. Il n’appartient de toutes façons pas aux pouvoirs publics de
s’immiscer dans la vie associative, sans oublier pour autant qu’ils en
définissent le cadre règlementaire.
Des
aides financières sont attribuées par les pouvoirs
publics tant nationaux que locaux aux associations: locaux, finances
régulières, subsides, etc.
Voilà
donc un levier qui peut être utilisé pour impliquer les associations dans une
démarche de dialogue et d’échange.
Une
subsidiation ciblée sur des approches innovantes, sur des collaborations entre
associations regroupant des personnes d’origine différentes, sur des projets
fusionnels.
Promouvoir
le décloisonnement du secteur associatif en favorisant des partenariats et la
coopération ne relève pas nécessairement d’une politique imposée, mais requiert
des responsables politiques et de leurs fonctionnaires une claire
perspective d’incitation,
d’échange de bonnes pratiques, de prise en compte de chaque bénévole comme une
ressource, d’une mise en réseau (Vernetzung), d’un partage des infrastructures
mises à disposition, d’un appui logistique, d’un renvoi au congé linguistique
(malheureusement limité à la seule acquisition de la langue luxembourgeoise),
etc.
De
la part du gouvernement il faudra revoir le cadre légal de la loi sur les asbl
datant pour l’essentiel de 1928 (!). Les exigences administratives viennent
encore d’être renforcées, puisque depuis 2012 le bilan financier des asbl ne
peut être déposé que par LUXTRUST
au Registre de Commerce et des Sociétés.
L’agence
du bénévolat devrait être renforcée dans ses moyens de soutien aux
associations.
La
commune peut faire valoir sa proximité avec les citoyens. Au delà des
obligations légales d’un traitement égal de tous les citoyens et de la mise en
place d’une commission communale d’intégration, la question de la volonté
politique reste posée. Nous avons déjà évoqué un subventionnement ciblé d’après
des critères de dialogue et d’échange. Des interlocuteurs ont fait valoir la
nécessité d’un travail à long terme plutôt que ce que certains ont appelé des
feux d’artifices coûteux, des manifestations de prestige au lieu d’un mélange
de spectaculaire et de plus intime, mais durable. A été qualifié de type «feu
d’artifice» le Carnaval des Cultures, abandonné entretemps, mais dont les ateliers
de pratique culturelle ont perduré. Les «grands concerts» à l’occasion de la
Fête de la Musique ne devraient pas empêcher des manifestations de quartier où
tous ceux qui y font de la musique se produisent, à commencer par les écoliers
du fondamental: succès garanti auprès des parents qui s’y retrouvent !
Parmi
les pactes d’intégration communaux qui surgissent un peu partout, on m’en a
signalé un qui réunit tous les services communaux et réalise donc ce qui semble
ô combien difficile dans le petit Grand - Duché : une approche transversale !
Il
faudrait dépasser la recherche de l’exotique à tout prix pour construire en
premier lieu à partir des similitudes pour ensuite faire valoir les
différences.
«Comment
mesurer la diversité?»
L’action
de terrain de l’INECC a été qualifiée par plusieurs interlocuteurs comme
remarquable: réunir pour chanter des personnes d’origines - y compris
d’origines sociales - différentes est possible grâce à passion et savoir faire!
Que fleurissent mille INECC!
Au
plan sportif, des regroupements par communauté en basket ou en football ont
trouvé le chemin ou sont entrain de le prendre vers les structures
«officielles», idem pour les groupes de folklore (portugais) vers l’UGDA.
On
peut saluer des initiatives réunissant des citoyens au delà des clivages
sociaux et culturels pour promouvoir une innovation (p.ex des cours de langue
maternelle) ou se défendre (p. ex une aire de jeu menacée par des spéculateurs
fonciers)
8.5.4. L’accès à la culture, la multitude des cultures
8.5.4. L’accès à la culture, la multitude des cultures
" La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et
matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un
groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie,
les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les
traditions et les croyances. " Définition de l’UNESCO.
Dès
lors il n’y a pas une culture luxembourgeoise, même parmi les Luxembourgeois,
il y en a plusieurs, auxquelles s’ajoutent celles des «autres».
«Il
ne faut pas tomber dans le romantisme social : l’arrière fonds socio -
culturel influence très largement le comportement et les pratiques
culturelles.»
Dans
la cas du Luxembourg, la situation linguistique n’est pas pour faciliter les
choses, en particulier au sein des couches sociales à faible scolarisation.
La
recherche du CEPS en la matière nous fournit des éléments intéressants (
Document E).
Poser
la question du pourquoi de la faible fréquentation des Centres culturels et
Théâtres par les personnes des couches moins scolarisées n’est pas vraiment
original. Il faudrait des démarches de rapprochement à ce qui est nouveau, pas
connu encore .
«Wer
hat Hunger nach Kultur? Frust : wenig Frischlinge!»
Si
le Grand Théâtre est fréquenté par 70% de non Luxembourgeois, pourcentage
impressionnant mais correspondant en gros aux pourcentages respectifs de la
population de la capitale sont concernés pour l’essentiel des Bildungsbürger.
«Ne
pas oublier qu’il y a une hiérarchie des cultures parmi les Luxembourgeois
aussi»
«Tenir compte de l’influence des parents , du refus
d’ouverture de certains clubs portugais.»
«La
nécessité de lieux de frottement n’est pas prise en compte, on se vautre trop dans le politiquement correct.»
Quant
à Diversité et/versus Egalité:
«sozial
prägt méi wéi origine culturelle»,
«qui
se ressemble, s’assemble»,
«les
réseaux de connaissances se tissent dans le même milieu social»,
«Accentuer
la diversité risque du renforcer le communautarisme»
«
Prôner la diversité culturelle sans l’égalité politique consiste à promouvoir
une coquille vide»
«Les droits et devoirs de tous les résidents doivent
être partagés sans exception»
« rien ne bougera, tant que les non - luxembourgeois
seront appelés à compléter une liste de candidats, sans avoir une présence
effective dans les partis politqiues»
«Diversité:
mille définitions possibles»
Beaucoup
d’interlocuteurs ont souligné que le mélange social ne fonctionne pas et ce à
leur regret: «mir mussen eis t’Schieregkeeten agestoen»
Dans
la perspective de la «rencontre des cultures et de leur interaction» il ne faut
pas sous estimer les résistances, voir les peurs de certains Luxembourgeois
croyant leurs langue et identités menacées. D’autres vont considérer qu’en
matière de vivre ensemble les seuls étrangers sont concernés.
L’immense
majorité des interlocuteurs ont répondu à la question
4 , Question de débat : L'enjeu au Luxembourg consisterait-t-il dans la promotion
de la diversité ou l'engagement pour l'égalité? que l’égalité prévaut -
pour eux - sur la diversité. D’autres ont mis sur un même pied égalité et
diversité.
On
doit à chaque fois s’interroger sur les intentions et convictions de ceux qui
mettent en avant la diversité.
A
évoquer l’interaction, elle ne relève pas d’un binôme Luxembourgeois-étrangers,
il y a aussi la dimension inter-étrangers.
Dans
ce contexte le Kulturpass, émanant du monde associatif, a été évoqué à maintes
reprises. Il y eut quasi unanimité pour constater que l’accès à la culture
«payante» n’est tellement une question d’argent, mais que des blocages sont à
surmonter. Il faudrait dès lors permettre un cheminement, un accompagnement à
celles qui sont rétifs à aller au théâtre, au spectacle. Une pratique
encourageante se passe au CarréRotondes par des spectacles de qualité montés
avec des jeunes du préparatoire, spectacles auxquels les parents sont conviés.
Et si pareil spectacle se passait au Grand Théâtre ou aux Capucins?
Un
relevé, non exhaustif, de bonnes pratiques interculturelles en Annexe 4 , page
36
Document
E
Les pratiques culturelles et médiatiques au
Luxembourg
Eléments
de synthèse de l’enquête Culture 2009
CONCLUSION
L’Enquête sur les Pratiques Culturelles de
2009 montre tout l’intérêt d’un suivi dans le temps
des habitudes et comportements culturels,
en permettant de dégager certaines grandes
tendances à l’oeuvre dans le domaine des
arts et de la culture. (..)
Cette hausse de la participation
culturelle a touché l’ensemble de la population résidente. Les couches sociales
privilégiées comme défavorisées ont tout autant profité de ce dynamisme culturel
qui a marqué la décennie 2000. Cette tendance à la hausse n’a pas suffit,
toutefois, à combler les écarts encore considérables qui se manifestent entre
les différentes catégories sociales de la population dans l’accès à l’art et à
la culture. Au fil des résultats de cette enquête, s’affirme l’idée que la
culture est avant tout une question d’initiation et d’apprentissage, avec des
habitudes qui se forgent, bien souvent, au moment de l’enfance. Les obstacles
en la matière sont bien plus d’ordre culturel et symbolique, que matériel et
physique, comme l’atteste une littérature déjà longue sur le sujet. S’il
s’avère difficile d’agir sur l’environnement familial, l’école reste, de toute
évidence, le partenaire privilégié à toute politique culturelle, en créant le
bagage de connaissances et de compétences nécessaires à l’appréhension de
certains arts ou oeuvres culturelles, en initiant nombre d’habitudes
culturelles, avec un rôle incitatif
particulièrement décisif en matière de lecture, de fréquentation des
bibliothèques, mais aussi d’initiation au théâtre et de pratiques des musées.
Les mécanismes traditionnels de transmission culturelle se sont enrichis sous
l’effet du développement de nouveaux
outils, particulièrement pour les jeunes générations. Ces nouveaux modes
d’accès au savoir sont-ils en train de bouleverser le rapport à la culture et
de réduire les obstacles symboliques ?
8.5.5. Les attentes par rapport à un Forum des Cultures.
8.5.5. Les attentes par rapport à un Forum des Cultures.
Aucun
volet abordé dans les interviews et réponses écrites n’a suscité autant de
réponses contrastées que celui - ci.
Une
petite moitié des interlocuteurs ne voit aucune utilité. dans un Forum des Cultures
De
«pas d’attentes du tout» à «quelle volonté politique?» on aura tout entendu ou
presque .
Quelle
en serait la valeur ajoutée par rapport aux structures existantes? Exercice
inutile parce qu’on y retrouverait toujours les mêmes «ou leurs clones», des
«porte parole abusant de leurs prérogatives et de leur clientélisme», «pas de
plate forme pour intellectuels et experts en interculturel», «coquille vide,
grandes messes sans suites» ,
«désintérêt complet des politiques pour l’interculturel», etc.
J’ai
évidemment pas pu fournir de réponses à celles et ceux qui m’interrogeaient sur
le Forum des Cultures, ne sachant rien de plus que ce qui est écrit dans le
programme gouvernemental.
Il
faut relever cependant aussi des propositions constructives pour un Forum des
Cultures.
Voici
quelques - uns des termes mis en avant : centre de compétence, pool d’agents de
terrain, personnes - relais, intermédiaires, recours aux structures existantes
(assistants sociaux, streetworkers, animateurs culturels, etc.), bref des
facilitateurs pour réunir des citoyens habitant ensemble ou voulant partager
une activité. L’échange de bonnes pratiques coulerait de source dans ce
contexte, tout comme la mise en place (ou l’utilisation) d’espaces de
rencontre. C’est donc du côté des
ressources humaines qu’il y aurait lieu d’agir plutôt que d’une manne
financière (à augmenter)
«Re
- créer du lien social ne se fait ni d’un jour à l’autre ni tout seul»
Retenons
encore le souhait de mettre en place des états généraux de la culture, le constat
que le dialogue n’est pas seulement de mise entre les Luxembourgeois et les non
- luxembourgeois, mais entre étrangers mêmes.
Pour
résumer les attentes face à un Forum des Cultures:
- définition
claire des objectifs, et du mandat
- pas
de structure consultative supplémentaire,
- pas de lieu où se retrouvent les
convaincus, les mordus,
- un
lead du politique après consultation de la société civile,
- une mobilisation transversale,
- une
transparence absolue,
- une
identification des ressources existantes, leur valorisation,
- diffusion
de bonnes pratiques,
- un
pool de facilitateurs rendant possible des initiatives innovantes sur le
terrain, dans les communes et quartiers,
- un
compte rendu régulier à la Chambre des Députés et au Syvicol,
- en
cas de création d’une instance, permettre une participation «à armes égales»
des bénévoles et des professionnels en tenant compte des disponibilités des
premiers,
- une
labellisation de projets interculturels
8.5.6. Des propositions
- un
Forum des Cultures (cf supra)
- -une
approche et responsabilité transversale
au sein du gouvernement, pas d’enterrement de la préoccupation dans un comité interministériel,
-
la formation à l’interculturel, des agents de police, des fonctionnaires de
l’Etat et des communes (ENAP), les enseignants du fondamental et du secondaire,
des dirigeants sportifs à l’ENEPS, etc.
-
davantage de traductions de livres d’auteurs luxembourgeois,
-
des assises de l’intégration communale pour un échange de bonnes pratiques,
- la
création respectivement la valorisation des comités des parents dans les maison
relais,
- l’insertion
dans les Programmes de Réussite Scolaire (PRS), spécifiques à chaque école fondamentale,
d’un volet de développement (social) du quartier en y admettant, à côté des enseignants
et parents prévus d’office, les responsables des maisons relais, les
travailleurs sociaux, des représentants de la vie associative locale, etc
-
un ou des pools de personnes relais (Bezugspersounen) à affecter à des
structures existantes, comme les animateurs culturels régionaux, l’agence
luxembourgeoise d’action culturelle, etc.
-
promouvoir des échanges et jumelages scolaires au sein de la Grande Région tant
au niveau du fondamental que du secondaire,
-
des fêtes de la musique en quartiers réunissant tous ceux qui y font de la
musique, à commencer avec les enfants de l’école fondamentale entrainant leurs
parents,
- des parrainages d’enfants par des personnes âgées,
- un coaching linguistique entre deux personnes,
- une participation politique effective à tous les
niveaux, y compris une forme de participation - à inventer - pour les
frontaliers, comme le suggère la Chambre de Commerce.
Un zeste personnel
Un zeste personnel
Vivant et accompagnant l'évolution de la société du
Luxembourg comme co- fondateur en 1972 de l'União, comme reponsable de l'ASTI
pendant 30 ans, comme animateur interculturel professionnel dans et pour des
écoles pendant un quart de siècle, je ne puis me cacher derrière les apports
des uns et des autres tels qu'évoqués dans les pages précédentes.
Un petit zeste personnel donc avant de passer le relais aux
responsables politiques pour ce qui est d'éventuelles conclusions.
Il ne sera pas question de chiffres.
Les gouvernements successifs ont été portés -avec le bémol de la
crise sidérurgique des années '70 - par une croissance économique constante. La
politique d'immigration n'avait pas de volet intégration, elle se faisait toute
seule sous le parasol de l'essor matériel. C'est ce qu'on appelle le laisser
faire. Qui se souvient encore du choc de la bagarre au Pfaffenthal le 1 novembre
1974. Le gouvernement cherchait un interlocuteur, n'en trouvait pas et en a
créé un, le Conseil National de l'Immigration. Il ne l'a pas pris au sérieux,
ne reprenant pas la moindre
suggestion de cet organe consultatif, devenu CNE. Alors que le discours
officlel avait produit une loi d'intégration (loi du 16 décembre 2008). appelée
a donner corps à une approche volontariste, cette loi a produit rapidement une
nouvelle administration, mais a mis près de 4 ans pour sortir de terre un
nouveau CNE, sans bras ni mains et peu représentatif. Si l'administration est
dotée de euros par le budget 2012, le CNE n' y figure même pas!
La diversité existe, on la rencontre tous les jours à
Luxembourg. Est - elle pour autant facteur de rencontre, de collaboration de
justice sociale? S’y référer et la consacrer dans une charte n’apporte guère de
valeur ajoutée.
Les cages dorées dans lesquelles sont exposées, voir confinées
les éléments de la diversité sont légion. Y a-t-il cependant volonté de les abolir ou de les dépasser? La
réduction des cultures à des exhibitions folkloriques peut compléter des
spectacles, en l’absence d’autres perspectives elle ne vaut qu’alibi pour la
diversité (dixit le soussigné, par ailleurs co - fondateur d’un groupe de
folklore).
Et si nous venions à être en présence d’une charte éthique
interculturelle, véritable référence et moteur de réflexion pour une société en
profond et continuel changement ?
L’implication des partenaires sociaux dans une large initiative
à venir est de bonne augure, tout comme le récent document de la Chambre de
Commerce qui constate que la
diversité règne, mais l’intégration stagne!
On ne peut pas parler de non-politique, puisque dérogations et
condamnations l'ont rythmée. Citons seulement les dérogations pour la libre
circulation pour Portugais et Espagnols lors de l'entrée de leur pays dans
l'UE, les dérogations pour le droit de vote dans le traite de Maastricht en
vigueur encore 20 ans plus tard. La contribution de Michel Pauly dans le livre
d’hommage à Gilbert Trausch montre l'attitude conséquente des gouvernements
successifs en matière de dérogations.
Du côté des condamnations par la Cour de Justice de l'UE même
constance: condamnation pour l'exclusion des étrangers des Chambres
professionnelles ou en matière de limitation d'accès des citoyens de l'UE
à des emplois publics, condamnations (au pluriel) pour non transposition des
directives anti-discrimination.
Y aura-t-il un changement de paradigme, la politique
d'intégration deviendra-t-elle une véritable priorité?
Le soleil économique continue son cycle, descend à l'horizon et
porte des ombres longues.
La cohésion du corps social résistera-t-elle aux assauts de la
crise, au chômage croissant?
Pris dans la mondialisation, le Grand - Duché, n'a pas de prise sur
tous les paramètres. Il est d'autant plus significatif qu'il ait saisi la hache
contre les frontaliers en matière d'allocations familiales/ bourses d'études
sans se soucier des dégâts autre que financiers causés dans le chef de ces
familles pour ce qui concerne leur attitude par rapport aux résidents du Luxembourg
dont ils en connaissent, sans doute, mais pas les responsables politiques
.
Dans un domaine la souveraineté est quasi totale, je veux parler
de l'éducation. Au fil des décennies on n'a pas cessé d’y coller des
sparadraps, depuis qu'on essaie d'apporter des remèdes plus conséquents,
c'est la levée des boucliers. Faut - il donc à tout prix valider l'appréciation
de Joel Fetzer: "Perhaps
they (un nombre croissant d'électeurs étrangers) will eventually come to view
the status quo educational system as a form of institutional "affirmative
action" for middle class native Luxembourgers at the expense of working
class immigrants (..). "
Nous ne nous rendons peut être pas compte au jour le jour de la chance
que nous avons d’être un laboratoire du vivre en semble au Luxembourg. Une
chance à saisir ou à laisser filer .....
Pour ce qui est d’un Forum des Cultures.
Si Forum des Cultures il y avait, celui - ci devrait se situer
entre les décideurs politiques et des facilitateurs de terrain, ceux - ci étant
en quelque sorte les " bras armés" des premiers.
i) la diversité sociale
L'ouverture, l'approche proactive vers les couches de la
population moins favorisées, moins scolarisées est essentielle. Souvent sans
représentation politique, une partie est menacée de relégation sociale et peut
être une proie pour les simplificateurs de l'extrême droite.
Dans interculturel, il faut inclure les personnes de culture
différente, aussi bien de culture ouvrière que ceux originaires de
Polynésie.
En fait nous sommes ici aussi dans le domaine de la promotion
des "petites gens" et devant le défi de mieux les outiller pour le
débat de société (multiculturelle).
Notre société accorde de larges pans de soutien à celles et ceux
qui font des études, ses bienfaits s'arrêtent à 16 ans pour les moins
chanceux qui sortent de l'école après l'obligation scolaire. Si quelques - uns
peuvent recourir par après aux ressources d'une école de la 2e chance, il
faudrait instaurer un crédit de formation pour tous correspondant par exemple
aux 3 années dont bénéficient les jeunes qui vont au bout d'une scolarité
secondaire complète: une forme de traitement égal!
ii) vivre ensemble à l’école
La clé pour une réussite interculturelle repose sur l'école, non
seulement pour ce qui est de la transmission de compétences, mais surtout, et
pour moi en premier lieu, pour permettre aux jeunes de toutes origines de
passer une partie fondatrice de leur vie de jeunes, à savoir la puberté,
dans un même système scolaire. La séparation quasi définitive à l’âge de 12 ans
empêche tout brassage social et aura des séquelles pour la vie professionnelle
et sociale des futurs adultes.
iii) Selon la loi du 16 décembre 2008 l'intégration est à double
sens (Art. 2. Au sens de la présente loi, le
terme intégration désigne un processus à double sens par lequel un étranger manifeste
sa volonté de participer de manière durable à la vie de la société d’accueil
qui, sur le plan social, économique, politique et culturel, prend à son égard
toutes les dispositions afin d’encourager et de faciliter cette démarche.
L’intégration est une tâche que l’Etat, les
communes et la société civile accomplissent en commun.
Il en va de même pour le dialogue, s'il veut mériter son nom: il
faut éviter les sens uniques.
C'est malheureusement le cas pour l'essentiel des mesures
du Plan d'Action National d'Intégration et de lutte contre les discriminations.
Une nouvelle administration à trois millions d’euros et recourant à moult
consultants ne vaut (malheureusement) pas politique d’intégration. Alors qu’en
Allemagne un nouveau venu a droit à 600 heures et même dans certaines
situations à 900 heures de cours de langue allemande, le signataire d’un
contrat d’accueil et d’intégration (CAI) devra se satisfaire de 120 heures de
cours de Luxembourgeois.
iv) Une responsabilité politique
La coordination d'une politique de dialogue et d'intégration
doit être domiciliée dans le chef d'un membre du gouvernement qui a une
compétence transversale, par exemple un Ministre délégué ou un secrétaire
d'Etat relevant directement du Premier Ministre.
C'est ici que les politiques en la matière doivent être
définies, après consultation de la société civile. Ces politiques devraient
déboucher dans un plan national, expression d’une volonté politique
transministérielle qui devrait avoir des retombées systématiques au niveau de
tous les agents publics. La mise au service du dialogue interculturel des
accords culturels coulerait de source.
Un débat parlementaire annuel devrait servir d’impulsion
légitime par le législateur.
v) Un lieu d’observation et d'impulsion
De par les compétences réunies en son sein, un Forum des
Cultures peut impulser, motiver, accompagner le travail de terrain. Son rôle ne
consisterait pas à aviser des projets de loi.
la fonction d’observatoire au sein du Forum pourrait être confié
à l’Université.
Le Forum des Cultures pourrait contribuer au développement des
indicateurs du bien être, le vivre ensemble étant un facteur essentiel d’un développement (humain) durable.
vi) Les facilitateurs de terrain
D'une part ils existent déjà (on les a rencontrés au fil des
pages, ils laissent des traces dans l'Annexe 4), d'autre part il faudrait
expliciter ce rôle auprès d'autres acteurs de terrain, responsables culturels,
travailleurs sociaux, éducateurs, etc. Un travail en réseau serait indispensable,
mais nécessiterait un dépassement des cloisons bien ancrées et quelque part
voulues par des Ministères par le biais d' un saupoudrage de subsides et de conventions
donnant un peu à chacun pour ne froisser personne et en même temps empêchant
des démarches ayant fait leur preuves (selon les critères du gouvernement) de
pouvoir prendre de l'ampleur.
Impliquer le mouvement associatif, des pompiers aux groupes de
folklore est utile, surestimer son rôle c'est se faire des illusions dans un
contexte de plus en plus individualiste où les structures associatives ne
constituent plus le havre des engagements à long terme. Dans une phase
intermédiaire il faudrait envisager des discriminations positives pour des
projets et actions réunissant des citoyens d'origine et de culture
différentes.
Le dialogue interculturel et l'intégration: une affaire de volonté et de politiques
explicites.
L'avenir nous dira si elles sont à l'ordre du jour pour «faire
Luxembourg».
11. Conclusion
«
S’il y a récession économique, le tissu social est-il suffisamment fort pour
supporter des tensions ou bien, après les frontaliers, cherchera-t-on d’autres
boucs émissaires?» (
Un
de mes interlocuteurs)

Pas
de conclusions de ma part : il appartiendra à ceux qui m’ont encouragé à faire
ce livre blanc d’en tirer ou pas.
Luxembourg,
le 15 octobre 2012
serge
kollwelter
12. Les Annexes
Annexe 1

Annexe 2
Les interlocuteurs par interview,
par écrit
Ainhoa Achutegui, Claude Adam, Paulo Araujo, Edel Alvarez, Franco Barilozzi et Jean Philippe Ruiz et Claudine Scherer, Claudine Bechet, Padre
Belmiro,
Charles Berrang et Samia
Bounaira et Nathalie Georges, Karine Bouton, Luc Braconnier, Veronique Bruck, Eduardo Dias, Tom Gantenbein, Claude Frisoni,
Marc Faber, Frank Feitler, Pierre Fusenig, Antonia
Ganeto et Fabienne Schneider, Pierre
Gramegna et Carlo Thelen, Kevin Hadad, Fons Jacques, Manette Kayser et Judith Reicherzer, Louis
Karmeyer et Paul Scholer, Fernand Kartheiser, Camille Kerger, Gerard Kieffer, Jean Kieffer, Frédéric Krier, Marguerite Krier, Stefan Kunzmann, Jean Lichtfous,
Marcel Lorenzini, Frederic Mertz et Annick
Jacobs, Georges Metz, Joaquim Monteiro, Nelson Neves, Marlyse Pauly, Mylene
Porta, Joaquim Reduto, Francis Schmit, Frank
Schroeder, Serge Tonnar, Raymond Weber, Paul
Zahlen, Barbara Zeches, Laura Zuccoli.
Annexe 3 Le
questionnaire
Livre blanc Dialogue
interculturel
Luxembourg, le 23
avril 2012
Bonjour
Dans le cadre du
programme gouvernemental Madame la Ministre de la Culture a chargé le soussigné
d’établir un livre blanc sur le dialogue interculturel.
Dans ce contexte,
j’aimerais pouvoir compter sur votre expertise et votre expérience.
Je me permets à cet
effet de vous demander de bien vouloir faire une contribution selon le schéma
proposé ci-dessous ou bien de m’accorder quelques instants pour une entrevue
avec un ou plusieurs responsables de votre structure.
Comme je voudrais
remettre mon travail à Madame la Ministre à la rentrée d’automne 2012, je vous
saurais gré de bien vouloir me faire parvenir votre contribution avant le 1
juillet 2012.
En vous remerciant
d'avance de bien vouloir contribuer à un état des lieux et à des propositions,
je vous prie
d'agréer mes salutations cordiales.
serge kollwelter
621 22 92 46
Demande de
contribution (à renvoyer avant le 1 juillet 2012 au soussigné, ou à faire par
entretien)
Remarques
préliminaires.
Pour la
compréhension réciproque et sans entrer dans un débat théorique,
+la culture sera
considérée dans sa dimension anthropologique et sociologique, comme un ensemble
des activités, des croyances et des pratiques communes à une société ou à un
groupe social particulier,
+ nous distinguerons
entre une situation donnée: le Luxembourg est multi-culturel de par la
coexistence de nombreuses cultures,l'interculturel relève d'une démarche
(volontariste) d'interaction, d'échange et de communication entre les cultures.
en ce qui concerne
l’intégration nous nous référons à l’article 2 de la loi d’intégration du 16
décembre 2008: «Au sens de la présente loi, le terme intégration désigne un
processus à double sens par lequel un étranger manifeste sa volonté de
participer de manière durable à la vie de la société d’accueil qui, sur le plan
social, économique, politique et culturel, prend à son égard toutes les
dispositions afin d’encourager et de faciliter cette démarche. L’intégration
est une tâche que l’Etat, les communes et la société civile accomplissent en
commun.»
1.Quelles sont vos
expériences en matière d'interculturalité.
N’hésitez pas à
faire état de vos expériences positives , mais aussi des obstacles et limites.
1.1. des activités
réunissant des personnes d'origines sociales et ethniques différentes,
(enjeux, bonnes
pratiques, réussites, obstacles, limites, etc)
1.2. des activités
réalisées en commun par des personnes d'origine différentes (fusion, etc)
1.3. autres
2. Quels moyens pour
quels objectifs d'interculturalité?
2.1. enjeux et
objectifs
2.2. moyens
financiers
2.3. moyens
autres que financiers
3. ad Forum des
Cultures
" Pour
mieux appréhender la diversité culturelle du Luxembourg et arriver à un vrai
échange intégrateur, le Gouvernement créera un «forum des cultures». Cette
plateforme fera se rencontrer les acteurs des associations et institutions
culturelles ainsi que des citoyens étrangers et luxembourgeois notamment en vue
du dialogue interculturel. " (extrait du programme gouvernemental )
3.1. quelles sont
vos attentes par rapport à un Forum des Cultures prévu par le
gouvernement ?
3.2. quelle pourrait
être la structure d'un Forum des Cultures? (constitution, organisation,
objectifs, moyens,..)
3.3. y aurait-il des
doubles emplois à éviter, et si oui lesquels?
3.4. quels
pourraient être vos apports à un Forum des Cultures ?
4. Question de
débat:
L'enjeu au
Luxembourg consisterait-t-il dans
La promotion de la
diversité ou l'engagement pour l'égalité?
5. Observations/
Remarques
(N’hésitez pas à
aller au-delà du politiquement correct!)
6. Nom et fonction
de la personne qui a répondu:
- nom
- fonction
- contribution en
nom personnel,
- au nom de la
structure (cf point 8)
7. Traitement
anonyme de la réponse
- oui
- non
-------------------------------------------------------------------------
8. Coordonnées
(facultatif)
caractéristiques de
l'organisation:
- Service officiel,
d’utilité publique
- asbl,
- fédération
regroupant …associations membres
- publication(s) :
la/lesquelles? fréquence , tirage, langue(s)
- site
internet : langue(s)
- nombre de membres
- nombre des
nationalités des membres - lesquelles?
- organe directeur
composé de ... nationalités
- public ciblé:
- quelles couches
sociales atteintes?
- nombre de
permanent(s),
- locaux à
disposition: lesquels?
Annexe 4
Relevé de quelques bonnes pratiques
interculturelles
(N’ont pu être prises en compte que les activités
relevées lors d’entretiens ou invoquées dans les réponses écrites)
- De
nombreuses activités dans et autour de Oasis à Wiltz: des personnes de
background ethnique et social différents proposent et réalisent des activités
qui seront faites en commun,
- Chantons
les musiques du monde, projet d’une fédération d’associations culturelles et
d’un organisme offciel,
- Ensemble
ensembles: les musiciens professionnels de Balkanika, une chorale luxembourgeoise,
des chanteurs portugais : un projet musical de fusion: répétitions communes,
répertoires partagés, concert grand public,
- Les très nombreuses initiatives de l’INECC, véritable laboratoire
interculturel, réunissant pour chanter des résidents d’origines nationales et
sociales très diverses,
- Le
Carnaval des Cultures, le cortège multiculturel et multicolore , à la rencontre
du public, à travers la capitale, qualifié par les organisateurs de feu
d’artifice porté dans la rue, festif et coûteux célébrant la diversité.
Abandonné après plusieurs éditions, sauf pour les ateliers des Cultures.
(appréciation des organisateurs),
- Le
Village du monde, variante du Carnaval des Cultures : le côte à côte de stands,
d’activités artisanales, pas d’interaction, trop centré sur la présentation.
(appréciation des organisateurs),
- Les
Ateliers de culture. Formule expérimentée en amont des Carnavals de Culture,
puis développée indépendamment. Pendant plusieurs mois des artistes «du Sud»
travailleront avec un groupe, le plus souvent des classes de l’enseignement
technique préparatoire, mais aussi des pensionnaires de maisons de retraite,
des handicapés, des jeunes de maisons de jeunes, etc. L’activité peut consister à faire de la musique, de la danse,
construire des instruments, apprendre à faire des plats «d’ailleurs» et de
cette façon pénétrer d’autres cultures. Toutes ces compétences nouvellement
acquises seront montrées au public lors de la Fête des Ateliers de Culture.
- Citons
quelques ateliers de culture qui ont une histoire en amont de la Fête des
Ateliers de Culture et un effet durable,
+ un projet musical avec Sena, le Groupe de Djembé
Schokolasbotter du Day Center et l'orchestre jeune de la Fanfare Prince Henri
de Bonnevoie
+ des musiciens africains font de la percussion et du chant avec des
pensionnaires du CIPA Rhumm, le groupe se produit sous le nom de Rummer
Drummerten et a sorti un CD
+ Fusion
music: des musiciens du Burkino Faso et du Portugal font de la musique en
semble, un groupe est né: Jamatodos encadrés par des musiciens professionnels,
- Le
groupe Africulture constitué de demandeurs d'asile présent à de nombreuses
fêtes luxembourgeoises.
- La fête
de la musique avec tous les «musiciens» du quartier, à commencer par les élèves
des classes de l’école fondamentale, l’Harmonie locale, un groupe de gospel,
des rappeurs de la Maison des Jeunes. Pareille fête draine les habitants du
quartier, à commencer encore une fois avec les parents d’élèves voulant voir à
l’oeuvre leurs enfants,
- Le 1er mai d’un grand syndicat, tournant le dos aux cortèges
traditionnels pour faire une fête interculturelle et de dialogue,
- Des activités
pédagogiques promues par des services dédiés à l’éducation interculturelle par
exemple connaissance de l’Islam, Mankind on the move, Zesummen ass besser, etc
- Dans le
cadre d’un pacte d’intégration communal, une grande ville réunit régulièrement
tous les chefs de service, l’intégration devant connaitre selon les
responsables communaux une approche transversale,
- En
plusieurs endroits des coaches linguistiques ont pu être mise en place: un
apprenant se rencontre régulièrement avec un native speaker pour parler: il va
sans dire qu’à ces occasions un échange interculturel est de la partie pour
ainsi dire automatiquement,
- Une maison relais qui organise une soirée autour de la culture d’un
ou de plusieurs de ses enfants avec des contributions de tous les enfants et
tous les parents qui ne viennent pas seulement pour voir leur enfant mais
passent une soirée de nouvelles rencontres et qui va déboucher sur une activité
commune,
- Et beaucoup d’autres .................
Annexe 5
La Charte de la Diversité
Lëtzebuerg :
Article 1. Sensibiliser, former et impliquer les décideurs et collaborateurs
aux enjeux de la Diversité en tant que source d’enrichissement,
d’innovation, de progrès et de cohésion sociale.
Article 2. Définir une politique de Diversité et mettre en œuvre des pratiques et
plans d’actions qui intègrent consciemment la gestion des différences
individuelles des personnes.
Article 3. Décliner les principes d’égalité des chances et de
promotion de la Diversité tant dans les processus de décision
et de gestion de l’entreprise que dans la gestion de ses ressources humaines.
Article 4. Evaluer régulièrement ces pratiques, leurs résultats et
leurs effets.
Article 5.Communiquer à l’ensemble des parties prenantes de
l’entreprise les engagements pris et les résultats concrets des actions
menées.
Article 6. Encourager l’ensemble de ses partenaires à également œuvrer
en faveur de la non-discrimination et de la promotion de la Diversité.
13.
Bibliographie
Julia
Bardes, Monique Borsenberger, Les
pratiques culturelles et médiatiques au Luxembourg. Eléments de synthèse de
l’enquête Culture 2009, Cahier du CEPS n°2011-16, Décembre 2011,
Chambre
de Commerce, Le rayonnement transfrontalier de l’économie
luxembourgeoise: la diversité règne, l’intégration piétine,
Luxembourg, actualité &tendances No 12, 2012,
CLAE, Faire
société ensemble, actes du 7e Congrès des associations
issues
de l'immigration, 12/13 novembre 2011 à Luxembourg, Luxembourg, Editions CLAE
Services,
CLAE, Actes
du Forum à citoyenneté égale du 6 novembre 2010 à Luxembourg,
Luxembourg, Editions CLAE Services, 2011,
François
Crépeau , Le Multiculturalisme, un acte politique, in:
Atlas des minorités, Paris, Le Monde-La Vie, 2012,
Charles
Fleury, Les associations culturelles,
Luxembourg, CEPS, 2011,
Forum
CultureS, Manifeste culturel, Luxembourg, 2009,
Joel
Fetzer, Luxembourg as an immigration success story,
Lanham, Lexington Books, 2011,
Serge
Kollwelter, Multi-, Inter-, Pluri-culturel,
Luxembourg in: Forum 274, Luxembourg, Forum, 2008,
Olivier
Masclet, Sociologie de la diversité et des discriminations, Paris,
Armand Collin, 2012,
Walter
Benn Michaels, La diversité contre l'égalité, Paris, Editions raison d’agir,
2009,
Michel
Pauly, ASTI 30+, Luxembourg, Editions Binsfeld, 2009,
Michel
Pauly, Créer des Européens, les gouvernements
luxembourgeois face à la libre circulation des personnes, in: Du
Luxembourg à l’Europe, Hommage à Gilbert Trausch à l’occasion de son 80e
anniversaire, Luxembourg, Editions St Paul, 2011,
Georges
Wagner, Saskia Law, Claude Bodeving, Jugendarbeit für alle,
eine Handreichung zur interkulturellen Oeffnung der Jugendarbeit,
Luxembourg, SNJ, 2011,
Helmut
Willems, u.a. Nationaler Bericht zur Situation der Jugend in
Luxemburg, Luxemburg, Ministère de la Famille, 2010,
Helmut
Willems, Christiane Meyers, Jugend in Luxemburg, soziale
Ungleichheiten, Transitionsprobleme und Zukunftsperspektiven,
(déjeuner débat au LGL et powerpoint du 1 mars 2012), Luxembourg, 2012,
Paul
Zahlen, Les migrants âgé(e)s: un tableau à multiples
facettes. (conférence à uni.lu et powerpoint du 1 mars 2012,
Luxembourg, 2012,
Barbara
Zeches, Année européenne du dialogue interculturel 2008,
Evaluation, conclusions,. suites (rapport), Luxembourg (non
daté).
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