Communes
et logements locatifs
Soyez ambitieux, vous en avez les
moyens, mais en avez - vous la volonté?
La campagne pour les élections communales verra fleurir des
déclarations d’intention pour créer du logement locatif à loyer raisonnable.
Rares seront les promesses concrètes, comme celle que j’ai pu voir il y a 2 ans
où à Munster en Allemagne: les Verts y affichaient en grandes lettres le nombre
de logements qu’ils promettaient de faire construire par la municipalité.
Des promesses chiffrées en ce domaine vaudraient la peine d’être
relevées au Luxembourg.
Pourquoi n’en sera-t-il guère ainsi?
Jetons un regard sur le co-financement mis à disposition par
l’Etat aux communes et l’usage qui en a été fait au cours des 6 années passées.
Rappelons que d’après la loi modifiée du 25 février 1979 l’Etat fournit 75% des
frais de construction ou d’acquisition de logements destinés à être loués selon
des critères sociaux à des ménages à revenu modeste, à des familles nombreuses,
à à des personnes âgées ou à des personnes handicapées.
Quel a été l’usage de ces crédits? En réponse à une question
parlementaire (No 2797) du député David Wagner, le Ministre du Logement informe
que dans la période 2011- 2016, qui correspond grosso modo à la législature
communale finissante, 243,03 millions d’euros ont été attribués à 56 communes
pour des logements communaux à vendre ou à louer.
Le tableau joint informe sur une sélection de communes et leurs
« performances ». Ont été retenues e.a. des grandes communes,
respectivement des communes avec des bourgmestres - députés, de tous les
partis. Dans la dernière colonne on trouve le nombre de logements (vendus ou
loués) par mille habitants et par année.
Force est de constater que le récolte est modeste, alors que le
rendement est élevé: avec 75% des coûts payés par l’Etat, la commune élargit
son parc immobilier, investissement porteur en ces temps - ci!
Ce serait utile de creuser pour connaitre cet engouement
minimaliste.
J’avance une hypothèse provocante: on ne veut pas d’un mélange de
la population, on ne veut pas des « pauvres » qui ne peuvent acquérir
leur immobilier.
Ma thèse est confortée par l’absence de toute ambition en la
matière. C’est ainsi que les Verts de la capitale disaient devant les caméras
de la télévision le 26 janvier 2017 : "(..) an och de Wunnraum an der Stat erschwenglech halen matt eben Mesuren wéi sozialen Wunnraum awer och bezuelbaren Wunnraum. »
Fir ween,
ausser denen Grengen an … ass de Wunnraum dann nach erschwénglech?
Avancer la souci de créer du locatif public (pour peser sur les
loyers) cela relève du côté social dont se drapent presque tous les partis
politiques en vue des élections communales, pour que ce souci soit crédible et
lisible il faudrait qu’ils le chiffrent pour les 6 années à venir!
Vive la modestie sociale !
serge kollwelter
Pour être complet citons les communes non reprises dans la
tableau mais actives cependant en la matière avec entre parenthèses le nombre
de logements à vendre et à louer réalisés de 2011 à 2016: Beckerich (10), Bettendorf
(11), Biwer (2), Contern (18), Dippach (27), Ell (3), Feulen (5), Fischbach
(4), Heiderscheid (23), Garnich (2), Goesdorf (5), Kärjeng (20), Koerich (5),
Lac de la Haute Sûre (22), Lorentzweiler (10), Mersch (20), Mertert (3),
Mertzig (1), Parc Hosingen (8), Putscheid (3), Schengen (2), Schuttrange (14),
Stadtbredimus (15), Steinfort (13), la commune où l’actuel Ministre du Logement était échevin jusqu’en 2013:
Useldange (2), Vianden (6), Weiswampach (8), Wormeldange (3) pour un total de
56 communes et de 449 logements à vendre et 1255 à louer.
tageblatt 1/2 Juli 2017
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