samedi 1 novembre 2008

encore et encore... retours forcés pendant l'année scolaire.

à une semaine du congé de la Toussaint, le gouvernement s'est rappelé au bon souvenir et aux méthodes ayant fait leurs preuves: le retour forcé d'enfants scolarisés - et de leurs parents- en pleine semaine d'école.

Mardi 28 octobre, la jeune élève M n'apparait pas sa classe de 6e du Lycée Aline Mayrisch. Ses copains s'inquiètent. Inquiétude justifiée puisqu'en fin d'après- midi elle téléphone à un élève pour lui annoncer qu'elle et sa famille sont en prison. Il s'avère qu'il ne s'agit pas vraiment de la prison de Schrassig, mais du centre "Aida" dans l'enceinte de l'aéroport : ils y sont à 13 , des familles en partance vers le Monténégro et la Macédoine dans les tout prochains jours. Emotion au lycée et au-delà.

Mercredi les élèves se manifestent par la presse, reportage à la télé le soir. Reportage équilibré avec les émotions et incompréhensions des élèves et la réponse formelle du Ministre.
Vers 20 heures 30 une dame de Mondorf m'appelle pour non seulement me faire état de sa colère et incompréhension mais de sa disposition à héberger la jeune fille et sa famille et les prendre en charge "pour qu'elle puisse au moins terminer son année scolaire" ( Excellente élève soit dit en passant) . La dame veut savoir à qui s'adresser pour faire valoir sa disponibilité. Le Ministre délégué, lui dis-je et je l'oriente.

A huit heures le jeudi matin elle m'appelle: elle a téléphoné au Ministre qui lui a expliqué que la refus de l'asile , refus confirmé par deux instances judiciaires ne lui permettait pas d'autre issue que de renvoyer les gens . Que par ailleurs les offres pour partir - avec une montant d'euros à la clé- ont été refusées, qu'il n'y avait pèas moyen de trouver la famille en été, etc. J'explique à la dame que tout cela est sans doute vrai, mais que le Ministre peut - en vertue d'une autre loi - à tout moment accorder une autorisation de séjour à qui il veut."Il était poli, mais ferme. J'ai pas eu d'autres arguments"
(Si elle en a un autre, son bulletin de vote le 7 juin 2009.)
Le jeudi matin les copains de classe sont au tribual administratif pour assister au référé: dernière instance, pas de chance dans la mesure où ce tribunal donne vert pour le décollage de l'avion.

L'après - midi des jeunes manifestent Place Clairefontaine.....

Vendredi matin tôt, j'amène ma voiture au garage pour mettre les pneus d'hiver: l'employé à l'accueil - que je ne connais pas- me fait part de son incompréhension de ce retour forcé de la jeune famille. En ville, l'après - midi, je rencontre un curé en retraite - vieille connaissance du temps du synode des années '70: "Scandale, que les socialistes veuillent imiter à tout prix la politique de Frieden: c'est incompréhensible! L'humanisme fout le camp!"

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