Le taux de participation aux élections européennes est en chute
libre dans de nombreux Etats membres et atteint parfois des seuils
frôlant les 20 %! Ces pratiques sont d'autant plus inquiétantes que
d'une part l'influence de la législation européenne sur les Etats
membres est très importante et que d'autre part les pouvoirs du
Parlement européen ont augmenté.
Avec la Belgique, le Grand - Duché est au-dessus de tout soupçon, le
vote étant obligatoire. Pas lieu de s'inquiéter donc! Oui si on fait
l'impasse sur les citoyens d'autres Etats membres travaillant et
résidant au Luxembourg, une part de la population égalée dans aucun
autre pays. N'est-ce pas ici que se situe chez nous l'enjeu et le
défi de la motivation et de la mobilisation ? Il n'y a pas lieu de
désespérer, puisque des élections européennes de 2004 à celles de
2009 le pourcentage des citoyens de l'UE inscrits pour aller aux
urnes a connu une augmentation de 11,5 à 12,6 % et a de bonnes
chances d'augmenter encore cette année. Deux facteurs vont
intervenir pouvant se neutraliser: les naturalisations par le biais
de la double nationalité et l'abolition de la condition de
résidence.
Comme les fois précédentes des campagnes de sensibilisation
méritoires sont en route. A ce propos, il faut regretter qu'il n'y
ait eu ni évaluation de la dernière campagne de sensibilisation, ni
développement d'un stratégie pour celle - ci. Partis politiques,
syndicats et société civile en ont été tenus à l'écart, un dépliant
multilingue peu disant quant aux compétences du Parlement européen
et son rôle dans le processus législatif européen a été édité. On y
éconduit même le public cible en écrivant."Par exemple, à travers le
budget de l'UE, il (le Parlement européen) veille à la manière dont
votre argent est dépensé (..)" comme si l'essentiel des impôts payés
par les citoyens était redistribué par le budget de l'UE ! A
signaler encore un oubli sur le dépliant: en principe le droit de
vote comprend deux composantes accessibles tous les deux aux
citoyens de l'UE, à savoir pouvoir être électeur et candidat. Pas un
mot sur la deuxième hypothèse. Nous verrons par ailleurs à l'arrivée
quels partis politiques auront un candidat non - luxembourgeois! Au
lieu d'attendre l'adoption du projet de loi abolissant les 2 années
de séjour requises pour s'inscrire, on imprime des dizaines de
milliers de dépliants et en y évoquant en lettres minuscules le
projet de loi "actuellement engagé dans la procédure législative."
Une fois cette loi adoptée à la mi- décembre 2013, les communes ne
sont informées des nouvelles conditions que six semaines avant le 27
février, dernier jour d'inscription. Alors qu'au Luxembourg,
l'intéressé doit aller s'inscrire dans sa mairie, en Belgique c'est
par courrier que l'électeur potentiel est contacté, courrier
accompagné d'un formulaire à remplir et à renvoyer par la poste avec
une photocopie de la carte d'identité. Cette façon de faire aurait
rendu superflus les efforts de nombreuses communes luxembourgeoises
pour ouvrir leurs bureaux un samedi! Faute d'avoir tiré des
enseignements et mis en place une stratégie, les aides financières
pour des mesures de sensibilisation sont saupoudrées à ceux et
celles qui en font une demande. A titre d'exemple une association de
ressortissants d'un autre continent est bénéficiaire, alors que rien
n'est prévu pour des actions dans les lycées.
La sensibilisation se fait dans un cadre abstrait où il n'est pour
ainsi dire pas question de politique: ni des politiques de l'Union
européenne, ni du cadre institutionnel dans lequel se situe le
Parlement européen, ni de partis politiques et d'options politiques.
Un simple acte administratif promu sans conviction!
serge kollwelter
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