vendredi 25 février 2011

Le Forum Social Mondial et les migrations à Dakar (Sénégal) février 2011

Frontex, au centre de pas mal de préoccupations
dans les ateliers auxquels j’ai participé au FSM de DAKAR .

D’autres ateliers ont abordé la question, il y en a eu plusieurs que je n’ai pas pu détecter, malgré l’aide de «volontaires» de l’organisation.

Les ateliers étaient caractérisés par des témoignages de ce qui se fait sur place.
Prenons la libre circulation au sein des Etats de la CEDEAO.
Le traité de la CEDEAO et plusieurs protocoles additionnels le prévoient expressément y compris l’accès à la scolarité, la santé au même titre que les nationaux .
Le carnet de voyage prévu à cet effet n’a cependant jamais vu le jour.
Ces dispositions sont est mis à rude épreuve par l’externalisation des contrôles des frontières de l’UE par le biais de FRONTEX.
Il est évident que de part et d’autre on table sur la méconnaissance de ces dispositions.

Depuis les «évènements» de Ceuta et Melilla les travaux du Club du Sahel perçues comme positives, se dégradent.
De plus en plus de restrictions sont imposées par le Nord ( UE, OCDE) : celui qui veut franchir une frontière interafricaine est d’office un suspect. La présence physique des agents de Frontex sur les frontières interafricaines, notamment la Guardia civile espagnole renforce ce diktat.
A titre d’exemple, l’UE bloque les 8 millions d’euros prévus pour la Mauritanie reste suspendue jusqu’à ce que ce pays introduis dans sa législation la lutte contre les mariages blancs. A d’autres occasions l’UE laissera entrevoir dans des négociations bilatérales un contingent de visas pour très qualifiés, respectivement pour footballeurs ...

La collaboration intra CEDEAO est secouée, la relation de la CEDEAO avec le Maghreb aussi et pour les mêmes raisons .

Autre effet: l’affectation des moyens d’aide au développement (coopération) vers des mesures contre les migrations, sous la dénomination de gestion contrôlée entre pays du Sud et l’UE. Les accords de réadmission en sont une belle illustration.
Il ne faut pas oublier l’apport des économies des migrants pour leurs familles au pays d’origine

C’est ainsi qu’il a été question à plusieurs reprises de personnes expulsées de l’UER dans un pays africain les mêmes étant alors renvoyés de pays en pays.

Plusieurs témoignages font état des refoulés/ expulsés lâchés en plein désert.

( Zut, voilà qu’une femme voilée passe, c’est une soeur catholique)

Autre atelier

Dans un rapport le gouvernement espagnol se félicite des avancées dans la lutte contre l' immigration illégale en 2010, une diminution substantielle de 50 %
Aux îles Canaries il y eut 2 000 arrivées, une diminution de 90% par rapport à 2009.
En 2003 plus d'étrangers en Espagne que d'Espagne à l'étranger, un pic en 2006, puis régression par changement de politique, revenu en 2010 au niveau de 2004, blocage de Ceuta et des pirogues
Le gouvernement se félicite qu'en 4 mois de 2010 pas une seule arrivée aux Canaries, (vive Frontex!) et ce grâce à la collaboration excellente avec les pays africains
Il existe un réseau satellitaire de contrôle des mouvements de barques Seawall atlantico
au Maroc, en Guinée Bissau , en Mauritanie, au Cap Vert , au Sénégal, en Gambie. Augmentation des effectifs de la police de 70 %

Fiston Massanda de Migreurope, Congolais, témoigne, ému et content, il sort d'une prison, 5 ans au Maroc
Peux pas sortir , reconnu par HCR, mais pas par Maroc,
Conséquence de l'externalisation des contrôles de l' UE
Pas de respect de la convention de Genève par le Maroc,
L’intégration d’un réfugié au Maroc est impossible, le retour volontaire impossible aussi.
Reste la réinstallation dans un autre pays, Peu de places a gérer par le HCR, les personnes restent seules et vulnérables,
On se trouve dans situation de non droit,
Quelles solutions pour pouvoir circuler?

Quant à la frontière terrestre greco - turcque, 130 mille interceptions en Grèce en provenance de la Turquie dont de nombreux maghrebiens, Ethiopiens, etc
Très faible taux de reconnaissance en Grèce des demandeurs d’asile, les migrants continuent vers l’Italie, ou par la route des Balkans,


Consensus de Barcelone

Après l'échec du consensus néolibéral de Washington, l’initiative du consensus de Barcelone par processus d’élaboration participative du 
Consensus de Barcelone *
des alternatives interculturelles à la mondialisation néolibérale

La crise globale demande des réponses globales. Des réponses qui ne peuvent pas venir de ceux qui l’ont causée et acceptée, ou de ceux qui en ont tiré profit.

L’architecture mondiale, issue des cendres de la Deuxième Guerre mondiale, est en train de naufrager. Les grands piliers ayant donné l'hégémonie aux États-Unis, partiellement partagée par leurs alliés, ne répondent pas, 64 ans plus tard, aux besoins d'un monde oú s'opèrent de profondes transformations de toutes sortes. Ni Bretton Woods (pilier des États-Unis dans le treillis économique et financier du FMI et de la BM), ni l'ONU (pilier politique dans le Conseil de Sécurité), ni la bombe atomique (pilier militaire), ne sont dorénavant acceptables, et il nous faut envisager des changements profonds.
Le processus lancé par le G20 veut répondre à la crise financière à court terme, mais inévitablement (et la même expansion du G8 l’indique) ce processus implique un changement dans les rapports de forces, et par conséquent dans toutes les institutions jusqu'alors considérées comme intouchables.
La crise mondiale est également une opportunité globale pour poser à nouveau les questions et pour donner de la voix à de nouvelles réponses. Si l'un des facteurs déterminants de la crise a été la négligence des politiciens à l'égard de leurs responsabilités, conformément à la conviction que les marchés réglementaient les exigences du bien commun, il est dès lors inconcevable que ces mêmes politiciens aient à gérer les profonds changements qu’il convient de mettre en place.
Si les gouvernants, influencés par les "penseurs" dominants et garantissant le maintien de cette "pensée unique", ont fait banqueroute, il faut donner de la voix à d'autres "penseurs" qui ont été méprisés, pour redéfinir les nouvelles règles du jeu, des règles qui doivent garantir le bien commun, c’est-à-dire, la couverture durable des besoins de base de l'ensemble de la population mondiale.
Compte tenu de l'incertitude des gouvernements et de leurs conseillers, il faut faciliter un processus visant à repenser et reformuler les nouvelles règles du jeu qui réunissent les propositions des experts et des académiques, des leaders d'opinion et des mouvements sociaux, en cherchant à construire un consensus à partir de visions et de moyens qui aient un réel impact sur les gouvernements, orientent l'opinion publique et facilitent l'articulation des mouvements sociaux autour d’objectifs transformateurs concrets.
http://consensus.nova.cat/fr/le-projet

Global progressive forum

Un atelier différent sur les migrations par la fondation des partis socialistes européens Inputs de responsables des Etats membres de ll’UE, des (ex) responsables politiques et administratifs Massimo d'Alema, l’ex- Ministre de l'Immigration espagnol,

Regret des orateurs que la droite européenne bloque tout:
on a aborde le sujet dans cet atlier, certes, mais peu participatif, absence totale des migrants,
Pas un mot sur Frontex! Contrôle du PE?
Décante avec les ateliers d'hier.



















FORUM SOCIAL DE DAKAR (6 – 11 février 2011)
MIGRANTS ET DIASPORAS
RELEVE DES CONCLUSIONS

Charte mondiale des migrants (adoptée à Gorée le 5 février 2011)

Déclaration pour une Mobilisation pour la liberté de circulation (adoptée par l’Assemblée de convergence pour l’action du 11 février 2011 - Emmaus)

Déclaration pour les droits des migrants et des relations entre migrations et développement (adoptée par l’Assemblée de convergence pour l’action du 11 février 2011 – DPPDM))

Déclaration de mobilisation pour une journée mondiale des migrants (adoptée par l’Assemblée de convergence pour l’action du 11 février 2011 - Arci)

Lettre aux élus locaux (adressée au Forum des autorités locales et au Forum des autorités locales de périphérie réunis à l’occasion du FSM de Dakar)

Lettre aux parlementaires (adressée au Forum des parlementaires réunis à l’occasion du FSM de Dakar le 8 février 2011)

Lettre aux organisations syndicales (adressée au Forum des organisations syndicales réuni à l’occasion du FSM de Dakar le 8 février 2011)

Liste des activités relatives à la question des migrants et des diasporas pendant le FSM de Dakar (avec les mails des animateurs)


Programme minimum que nous aimerions voir mis en œuvre, sur la question des migrants et des diasporas, par un gouvernement respectueux des libertés individuelles et collectives en France
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Il s’agit d’élaborer, à partir du réseau DPPDM en France, un programme en dix points que nous défendrions publiquement, avec les associations et les syndicats signataires. Ce programme serait envoyé à tous les partis en leur proposant d’en discuter.

La proposition est d’identifier en commun les dix points à retenir et de se mettre d’accord sur leur formulation.

Comme points de départ à discuter (il s’agit d’une indication pour illustrer le propos)
L’égalité des droits
Le droit de vote des étrangers
La liberté de circulation
La régularisation des sans-papiers
La ratification de la convention internationale sur les droits des migrants
La dépénalisation des infractions au séjour et la remise en cause des camps
La lutte contre les discriminations, la xénophobie, le racisme
La remise en cause des accords de réadmission
La déliaison entre accords économiques et de coopération et les migrations
L’abrogation des lois répressives

Chacun des points ferait l’objet d’une annexe précisant les mesures d’application.






Quelques remarques conclusives.

Les impressions du FSM sont multiples, j’en dégagerai quelques - unes par rapport à l’ASTI

l’interconnection des sujets qui tracassent les altermondialistes n’est malheureusement pas trop à l’ordre du jour au Luxembourg,

nous sommes pris par le boulot de tous les jours et nous n’avons guère les moyens de voir et situer le contexte dans lequel nous opérons

les liens entre migration, développement et changement climatique sont véhiculés implicitement à l’ASTI (miginfo, ateliers de culture, Collectif Réfugiés, Votum Klima, etc) sans être pour autant (suffisamment) explicites,

petit étonnement de voir afficher hauts et forts leurs couleurs au FSM Amnesty et Caritas que l’on ne situerait pas de prime à bord (au Luxembourg) parmi les altermondialistes.Pour être à la hauteur de l’ambition du FSM (Un autre monde est possible) transform semble davantage en adéquation.

Rien à voir avec le 1% du PIB du Luxembourg consacré à la coopération. L’autosatisfaction à ce sujet balaie toute réflexion de fonds.... hélas! Le conformisme et le consensualisme grand ducal à la sauce des financements publics empêche toute approche radicale ( ayant à voir avec les racines)

la parole et les voix rafraichissantes du Sud, habitué que je suis à celles du Nord. et à mille lieues du discours aseptique des forums de l’UE!

les noms de Naomi Klein, Danielle Mitterand, Susan George ou Federico Mayor ont apporté quelque chose certes aux plats regorgeant de contributions d’experts et d’activistes du Sud qui constituaient l’essentiel du menu! La cour de Martine Aubry se promenait à travers les allées poussiéreuses du FSM comme des extra terrestres!

Le néolibéralisme ambiant et étouffant est mis en question par cette approche pacifique et participative du consensus de Barcelone: http://consensus.nova.cat/fr/le-projet

suite au FSM de Dakar il conviendrait de voir comment l’ASTI se positionne par rapport à FRONTEX, quelles actions entamer le cas échéant.

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