Serge Kollwelter in : forum November 2020
Tout lieu de séjour fermé comprend généralement au moins une fenêtre – en prison, elle est munie de barreaux. Néanmoins, le détenu apprécie la lumière du jour, même à petites doses. Il en va de même pour les bouffées d’air qu’apportent les visites.
Le détenu a des droits de visite, en premier lieu de la part de sa famille et de son avocat. D’autres personnes peuvent venir le voir, toujours à sa demande. C’est le cas notamment des membres de l’Association luxembourgeoise des visiteurs de prison, constituée en ASBL il y a une douzaine d’années. A l’origine, un souci chrétien pour les prisonniers, l’ASBL est religieusement neutre. Une trentaine de membres de toutes nationalités (et langues) répondent aux sollicitations de détenu·es. La part des Luxembourgeois·es peut cependant encore être augmentée. Pour bien assurer le rôle d’écoute, l’association fournit aux intéressés une formation et propose une période de stage sur deux ans, avec à la clé un agrément reconnu par la direction de la prison. Une réunion mensuelle permet l’échange entre visiteurs dans le respect de la discrétion absolue quant aux contacts avec les détenus. L’association propose à ses membres des formations continues sur le monde pénitentiaire, l’écoute, l’acceptation de la différence, etc. En règle générale, un visiteur retrouve le même détenu au moins une fois par mois.
Tout détenu a une perspective de sortie, quelques membres de l’association suivent les ex-détenus confrontés parfois à un vide complet, faute de structure de transition. Pareil projet présenté par une organisation caritative n’a pas (encore) trouvé grâce auprès des ministères concernés (Justice et Famille).
Par la force des choses, les visiteurs de l’association sont confrontés aux difficultés qui se posent aux familles. C’est ainsi que l’épouse avec enfants venant par train de l’étranger aura du mal à se rendre à Schrassig en transports publics et la question se pose s’il en ira autrement avec le nouveau centre à Sanem. De même, les moyens limités de travailler et de gagner un peu d’argent qu’ont les détenus en vue de la sortie et du règlement de la partie civile pose inévitablement la question du niveau de cette indemnisation : salaire social minimum et sécurité sociale semblent être des termes inconnus dans l’enceinte carcérale. Si les visiteurs apportent de l’air frais derrière les barreaux, d’autres sont appelés à agir pour contribuer à la réinsertion.
L’association des visiteurs peut être contactée par mail : alvp@pt.lu
La rétention… autre lieu d’enfermement
Le Centre de rétention a pour mission d’accueillir et d’héberger les étrangers faisant l’objet d’une mesure de placement. Initialement logé dans la prison de Schrassig, une structure séparée a été créée par la loi du 28 mai 2009 au Findel.
Les personnes y sont provisoirement « placées » en attendant d’être expulsées du Luxembourg. Comme visiteurs sont admis des personnes proposées par des associations agréées par le ministre de l’Immigration et de l’Asile. Il en va de même pour la Structure d’hébergement d’urgence du Kirchberg (SHUK) logée dans l’enceinte de Luxexpo. Cette structure semi-ouverte accueille des personnes attendant d’être ramenées dans le pays par lequel elles sont entrées sur le sol de l’Union européenne, conformément au règlement de Dublin.
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